
« Les BD représentent une addiction pour
moi, comme de la drogue. »

A
l’Institut des beaux-arts, Chiyou a suivi une formation basée sur la representation
picturale du corps humain. La plupart de ses dessins ont pour objet la femme.
Il pense que de toutes les courbes, celles de la femme sont de loin les plus
gracieuses : courbe des doigts ou de la chevelure, forme des yeux… Les
variations de posture du corps féminin, qui reflètent autant de manière de
s’exprimer, sont pour lui une formidable source d’inspiration. Il marie
l’apparence féminine aux thèmes qu’il souhaite aborder dans ses œuvres :
l’architecture, les oiseaux, les bêtes, etc.
Plus
récemment, ses créations ont été influencées par la nature. Il pense que tous
les êtres vivants sont interdépendants, et que leur existence est soumise aux
règles de la symbiose. On peut dire qu’il a en horreur l’industrie lourde et la
pollution qu’elle entraine. Son album The ¾ waterland aborde le sujet de la
disparition des organismes des zones intertidales et du blanchissement
corallien. Ses œuvres, tout comme ses idées, s’orientent vers l’étude de la
nature. Face à cette dernière, l’homme n’est qu’un rapporteur de paroles, un
acteur parmi tant d’autres. Trop sûr de lui, il croit pouvoir conquérir la
nature, mais c’est finalement l’inverse qui se produit : c’est la nature qui
reprend ses droits sur l’homme. Chiyou pense que les hommes devraient calquer
leur comportement sur celui, beaucoup plus humble, de la nature. Et il compte
bien défendre cette position au travers de ses créations à venir.