2013-01-06

Chiyou




« Les BD représentent une addiction pour moi, comme de la drogue. »


Né à Taipei en 1982, Chiyou a passé de nombreuses années à forger ses armes dans le domaine de l’illustration. Il a travaillé dans le secteur de l’animation en deux dimensions pour une entreprise de création de jeux et a participé à la modélisation de personnages de jeux. La BD, pour Chiyou, c’est de donner vie, de manière la plus adaptée possible, à l’histoire que l’on souhaite raconter. Ses œuvres se présentent donc sous diverses formes : ce peut être de grossiers aplats, parfois un lavis à l’encre de Chine, ou encore de légères aquarelles. Selon lui, la BD peut être comparée à un film statique dont le réalisateur doit user des meilleures méthodes pour faire vivre l’histoire à son public et dialoguer avec lui.

A l’Institut des beaux-arts, Chiyou a suivi une formation basée sur la representation picturale du corps humain. La plupart de ses dessins ont pour objet la femme. Il pense que de toutes les courbes, celles de la femme sont de loin les plus gracieuses : courbe des doigts ou de la chevelure, forme des yeux… Les variations de posture du corps féminin, qui reflètent autant de manière de s’exprimer, sont pour lui une formidable source d’inspiration. Il marie l’apparence féminine aux thèmes qu’il souhaite aborder dans ses œuvres : l’architecture, les oiseaux, les bêtes, etc.

Plus récemment, ses créations ont été influencées par la nature. Il pense que tous les êtres vivants sont interdépendants, et que leur existence est soumise aux règles de la symbiose. On peut dire qu’il a en horreur l’industrie lourde et la pollution qu’elle entraine. Son album The ¾ waterland aborde le sujet de la disparition des organismes des zones intertidales et du blanchissement corallien. Ses œuvres, tout comme ses idées, s’orientent vers l’étude de la nature. Face à cette dernière, l’homme n’est qu’un rapporteur de paroles, un acteur parmi tant d’autres. Trop sûr de lui, il croit pouvoir conquérir la nature, mais c’est finalement l’inverse qui se produit : c’est la nature qui reprend ses droits sur l’homme. Chiyou pense que les hommes devraient calquer leur comportement sur celui, beaucoup plus humble, de la nature. Et il compte bien défendre cette position au travers de ses créations à venir.